L'histoire récente des femmes en finance

Les domaines sportifs et financiers ont malheureusement en commun le peu de place laissé aux femmes dans les postes de direction. Heureusement, au cours des dernières années, la situation s’améliore. Au niveau des affaires et de la finance, la représentation des femmes au sein des conseils d'administration et dans les postes de direction est en hausse.

Les Bourses de Paris et Londres sont championnes du monde de la présence de femmes en conseil d’administration, selon le site SudOuest.fr. Ces deux places financières comptent le plus de femmes dans les conseils d’administration d’entreprises. Si les femmes sont mieux représentées à ces postes, très peu dirigent ces sociétés selon une étude commanditée par le gouvernement britannique et publiée le 22 février dernier par le « FTSE Women Leaders Review ».

SudOuest.fr souligne que « Malgré ces progrès, les femmes sont moins nombreuses à occuper les postes aux plus hautes responsabilités et sont moins nommées à la tête de ces entreprises. En France, seules trois femmes sont actuellement « directrice générale » d’une entreprise du CAC 40. Outre-Manche, seules neuf femmes dirigent l’une des entreprises du FTSE 100. À l’heure de la clôture de l’étude, elles étaient 18 dans l’indice FTSE 350, qui rassemble les 350 plus grandes entreprises cotées à la Bourse de Londres. »

Une première femme à la direction en 226 ans

Aux États-Unis en mai 2018, Stacey Cunningham, a été nommée présidente de la Bourse de New York (NYSE - New York Stock Exchange). Il s’agit d’une première en 226 ans d’existence. En 1994, alors qu’elle faisait ses débuts comme stagiaire, la liste des employés de la salle des marchés du NYSE ne comptait qu’une douzaine de femmes et plus de 1 000 hommes !

Parmi les autres pionnières, il y a Sharon Bowen qui est présidente du conseil d'administration du New York Stock Exchange (NYSE) depuis décembre 2021. Elle est aussi la première femme noire à occuper ce poste au sein de la prestigieuse Bourse.

Aux États-Unis, le NASDAQ est aussi dirigé par une femme depuis 2017. En effet, Adena T. Friedman occupe le poste de présidente et chef de la direction. Mme Friedman avait précédemment été présidente et chef de l’exploitation. Avant 2011, Adena T. Friedman avait notamment été responsable des produits de données, chef de la stratégie d'entreprise et directrice financière de l’indice NASDAQ.

En France en mars 2021, une autre femme se signale dans le domaine des marchés financiers. Delphine d'Amarzit est nommée présidente-directrice générale (PDG) de la Bourse de Paris et devient ainsi la première femme à accéder à ce poste.

Rappelons qu’en Europe Christine Lagarde a ouvert la voie à plusieurs femmes. Dès juin 2011, Mme Lagarde devenait directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) après une carrière en politique. Huit ans plus tard, elle démissionne du FMI pour devenir présidente de la Banque centrale européenne (BCE). Christine Lagarde a été la première femme à avoir été ministre de l’Économie dans un pays du G8, et la première femme à avoir exercé les fonctions de directrice générale du FMI et de présidente de la BCE.

Au Canada, peu de femmes occupent des postes de direction d’entreprises cotées à la Bourse de Toronto selon un rapport des Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) de mai 2021. Selon ce document de l’ACVM, en 2020, seulement 4,6 % des entreprises d'ici étaient dirigées par des femmes. Au Québec, la situation est légèrement mieux avec 6,6 %. De plus, le rapport souligne l’infériorité numérique à la présidence des conseils d’administration occupée par une femme (5,9 % au Canada et 9,8 % au Québec). Heureusement, la place des femmes dans les conseils d’administration a connu une progression entre 2015 et 2020, passant de 11 % à 20 %.

Muriel Siebert a tracé la voie

Jusqu’en 1967, les femmes étaient proscrites à la Bourse de Paris et cela depuis un arrêté royal de 1724 ! De l’autre côté de l’Atlantique à la fin de 1967, Muriel Siebert arrive à la Bourse de New York (NYSE). Elle a indéniablement ouvert la voie aux femmes sur les marchés boursiers. Surnommée Mickie, Muriel Siebert était en décembre 1967 la seule femme sur 1366  membres de Wall Street. Elle a servi de modèle à plusieurs femmes d’affaires, dont à Stacey Cunningham, la première femme PDG du NYSE.

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