Le moment propice... qui n'arrive jamais.
· Depuis les tous débuts des places boursières, on tente de déterminer le moment idéal pour entrer dans le marché. Chacun a sa théorie pour identifier les creux, c’est-à-dire les points d’entrée les plus prometteurs en termes de rendement.
· Une étude du Schwab Center for Financial Research a remuée dans tous les sens les replis et rebonds des actions américaines entre 2000 et 2020 afin de vérifier si la synchronisation de marché (Market Timing) apporte une valeur ajoutée significative. La conclusion a de quoi surprendre.
La simulation de l’équipe de Schwab met en scène 5 personnages fictifs qui investissaient 2000$ par année dans l’indice S&P500. Donc, au total ils ont déposé 40 000$.
Peter Perfect a le super pouvoir d’être en mesure d’identifier chaque année, le creux du marché. Ashley Action ne perd pas de temps et achète dès les premiers jours de l’année civile. Mathew Monthly, avec ce nom on s’en doute, préfère cotiser mensuellement. Rosie Rotten est frappé par le mauvais sort et achète toujours au sommet annuel des cours boursiers. Quant à Larry Linger, terrorisé par les nouvelles en continu, pense à la guerre, les tensions au Proche-Orient, les élections et les taux d’intérêt. Le temps passe et son argent ronronne toujours dans son compte d’épargne. Il n’a jamais réussi à faire le saut et investir réellement.
20 ans plus tard, Peter a une cagnotte de 151 391$. Ashley a maintenant 135 471 et Mathew possède 134 856$. Rosie qui a le don de toujours rater les occasions a tout de même accumulé 121 171$. Quant à Larry l’éternel indécis, son capital investi de 40 000$ n’a récolté que 4 438$ en intérêt.
Les leçons à retenir
Comme leçons, je retiens d’abord que la synchronisation parfaite ou totalement erronée est irréaliste. Nul être humain ou algorithme ne peut prévoir avec exactitude le creux et le sommet annuel du marché.
Comme Peter Pan, Rosie et Peter vivent dans le pays imaginaire.
Compte tenu de l’imprévisibilité des marchés, investir MAINTENANT ou dès qu’on possède la liquidité est sans doute la décision la plus lucrative que l’on peut prendre. Et si notre tempérament inquiet risque de générer des regrets, la stratégie de moyenne d’achats par sommes fixes mensuels est un bon compromis.
Je suis également très surpris de la bonne performance de Rosie Rotten. Même en choisissant la pire porte d’entrée annuelle de la bourse elle a réussi à générer 76 733$ de plus que Larry le procrastinateur.
Investir dans le pire moment est toujours mieux que de ne pas investir du tout.
Mais qu’aurait pu faire Larry? Il aurait sans doute dû revoir son plan financier et sa tolérance à la volatilité. Larry a oublié un détail, la bourse n’est pas un jeu de hasard. En général, 75% des journées de négociation d’une année sont positives. Il n’était pas obligé de tout investir à la bourse. Il aurait pu simplement confier la moitié de ses économies au marché. En coupant la poire en deux, Larry aurait pu doubler son avoir. J’estime qu’ainsi la valeur de ses comptes avoisinerait maintenant les 90 000$.