Vous n’êtes pas peut-être pas un investisseur
· La forte volatilité des places boursières teste la patience des investisseurs. Après un an de marché baissier, on peut identifier plus facilement la vraie nature des détenteurs de placements. Il est possible que l’investissement ne soit pas pour vous.
· Le déposant est quelqu’un qui ne tolère pas que son actif baisse sous la valeur du capital initial. En jeu, il y a un peu d’ignorance des mécanismes qui animent les marchés, du désintérêt de la finance et beaucoup d’insécurité matérielle.
L’anxiété financière ne se règlera pas avec un professionnel de la finance. Être déposant de nature peut se comprendre. Surtout, si on a des ennuis de santé, beaucoup d’incertitudes dans sa vie ou un projet précis à réaliser bientôt.
Remarquez, on peut être « déposant » pour son fonds d’urgence, « investisseur » pour sa retraite et « spéculateur » pour une fraction de son CELI. L’important, c’est de bien se connaitre et surtout, de savoir exactement ce que l’on fait.
Sa vraie nature
Depuis l’été 2022, les marchés jouent sur les nerfs des frileux. Depuis quelques semaines, certaines affirmations me révèlent finalement que certains seraient mieux d’oublier les titres à valeur variable et se concentrer sur les dépôts bancaires et certificats de placement.
« Le contexte mondial est inquiétant, ça ne peut que mal tourner! »
Il est vrai que les actions des sociétés sont influencées à court terme par le contexte macroéconomique, mais à long terme ce sont les bénéfices des sociétés qui ont le dernier mot. Si vous mêlez toutes les manchettes terrifiantes entre elles, ça ne peut qu’être anxiogène.
« Si j’avais déposé mon capital dans un CPG, il y a 2 ans, j’aurais beaucoup plus d’argent aujourd’hui. »
L’investissement ce n’est pas une affaire de 24 mois. Oui, il arrive des périodes de baisses prolongées, mais les hausses sont plus fréquentes et peuvent aisément procurer deux ou trois années de rendement. Le déposant a tendance à surveiller les résultats à très court terme.
« Je prends ma retraite dans 5 ans. Je ne peux plus me permettre des baisses de valeur. » Celle-là, je l’entends souvent. L’investisseur qui comprend les mouvements du marché et possède un plan financier sait très bien que la retraite n’est pas un mur, une barrière. À 65 ans, on ne décaisse pas TOUS ses capitaux d’un coup. Une répartition bien structurée comprend des actifs peu volatils à décaisser à court terme et d’autres investis pour un avenir lointain.
« Je surveille mes placements tous les jours, et la volatilité est énorme. Ce n’est pas normal. » Cette déclaration d’inquiétude tranche avec la « zénitude » de l’investisseur à long terme. De fortes variations de valeur devraient inviter à espacer la consultation de vos comptes en ligne. Une visite une fois par mois, c’est bien. À tous les trimestres, c’est mieux.
· Le « déposant » cherchera toujours des excuses pour sortir du marché pendant les turbulences. Pour sa part, « l’investisseur » est patient et opportuniste. S’il a bien fait ses devoirs, la qualité de ses choix sera un jour reconnue. Lors des turbulences, il met en place des versements automatiques pour profiter des aubaines.
Il est fort possible que jusqu’à maintenant vous ne saviez pas que vous n’êtes pas fait pour l’investissement. Sachez le reconnaitre et, de grâce acceptez-le. Lorsque vos placements auront récupérés des couleurs, sortez de là et restez à l’écart de la bourse.