La répartition 60/40 peut être bonifiée

· La forte volatilité des marchés depuis deux ans, nous oblige à revoir la répartition optimale entre les différentes catégories d’actifs dans nos portefeuilles REER et CELI.
· Traditionnellement, un portefeuille équilibré comptait 60% en actions et 40% en obligations. En temps normal, lorsque les actions culbutent les obligations prennent de la valeur. Ce ne fut pas le cas en 2021 et 2022.
Les investisseurs plus nerveux ou à moins de dix ans de la retraite cherchent maintenant à imiter les grands fonds de pension et aimeraient bien pouvoir compter sur des actifs peu corrélés avec les actions et les obligations tout en offrant une réelle protection contre l’inflation. Cette catégorie non traditionnelle est identifiée sous le terme « placements alternatifs ». Elle comprend entre autres :
· Le capital de risque privé
· Fonds et fiducies en immobilier
· Infrastructures
· Crédit et placements privés
· Contrats à termes sur marchandise et denrées
· Les forêts et les terres agricoles
· Les fonds de couverture (Hedge funds)
· Les billets liés, etc.
Depuis trois décennies, les caisses de retraite n’ont cessé de gonfler la proportion de placements alternatifs de leurs bas de laine car d’évidence, ils permettent de produire des rendements dans tous les environnements de marché et ce, peu importe l’étape du cycle économique que nous traversons. Enfin, l’absence de synchronisme avec les actions et obligations permet de diminuer le risque tout en augmentant le rendement.
Bonne nouvelle pour les particuliers, plus besoin d’avoir des millions de dollars pour en détenir. À peu près toutes les grandes institutions et fournisseurs de fonds et de FNB offrent maintenant des produits de gestion alternative destinés au marché du détail. On en trouve dont le montant minimum est inférieur à 5 000$.
Alors, quelle proportion doit-on détenir?
Comme certains de ces placements sont moins liquides que les titres de participation et les titres à revenus fixes, l’investisseur ne devrait pas détenir une aussi grande proportion qu’une institution comme notre Caisse de dépôt et placement en actifs non traditionnels. Cette dernière détient + de 40% de son magot de 392 milliards. Les placements alternatifs de la CDPQ sont concentrés en immobilier, infrastructure et placements privés. Certaines universités américaines y consacrent plus de 50% de leurs avoirs.
Je suis d’avis que les investisseurs particuliers ayant un profil de tolérance à la volatilité « équilibrés », devraient dorénavant détenir un portefeuille 50/25/15/5. C’est-à-dire :
50% en actions
25% en revenus fixes
15% en placements alternatifs
Et 5% en liquidité à rendement élevé
Évidemment, comme certaines catégories feront mieux que d’autres d’une année à l’autre, il faudra absolument rebalancer ce portefeuille chaque semestre afin de revenir aux proportions cibles.
· Attention aux actions des pays en émergence. Jusqu’à récemment on suggérait d’inclure jusqu’à 10% en titres de marchés émergents. Au 31 octobre dernier depuis le début de l’année 2022, l’indice MSCI des marchés émergents étaient en recul de près de -30%. Le repli annualisé depuis 3 ans est de -4,42% et de -3,1% depuis 5 ans.
· L’instabilité politique en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique-Latine augmente sensiblement le risque de devise et affaiblit la notation de crédit de plusieurs États de ces régions. Les actions des marchés émergents conviennent mieux aux investisseurs dynamiques voire, agressifs ayant un horizon de placement supérieur à 10 ans.