Quelle est votre définition du risque?

La notion de risque en investissement est souvent incomprise. La définition courante fait référence au danger. Mais elle est aussi étroitement reliée à un potentiel de gain.
Dans la planification de ses finances, ça peut prendre plusieurs formes. L’investisseur qui veut limiter ses pertes et augmenter ses gains doit assurément bien maitriser les nuances et faire ses devoirs avant de sortir son chéquier.
Il y a plusieurs menaces qui guettent l’épargnant. Vous avez le risque de fluctuation des actions, des taux de change des devises, de taux d’intérêt, le risque de perte de pouvoir d’achat en raison de l’inflation, de pertes d’opportunités (aussi appeler coût de renonciation), de replis importants et même de la banqueroute de votre institution financière. Le plus sournois à mon avis est le « risque de liquidité », c’est-à-dire la capacité d’évaluer un bien et de trouver un acheteur rapidement disposé à payer immédiatement. Les marchés boursiers sont populaires, car ils éliminent presque totalement ce risque. En semaine, entre 9h30 et 16h, on peut trouver presque instantanément un acheteur prêt à payer la valeur au marché pour reprendre les actions dont vous désirez vous départir.
Le risque de liquidité affecte parfois les biens immobiliers, mais régulièrement les objets de collection et les œuvres d’art. Et, c’est là également qu’on peut réaliser des gains astronomiques. Je pense à la voiture la plus onéreuse de l’histoire. En mai dernier, une Mercedes 300SL coupé Ulhenhaut 1955 a été vendue pour 143 millions $ US. Si on estime le prix d’origine à 10 000$, la transaction représente un gain de 1 429 900%.
Le risque que tout le monde comprend bien est le risque de perte permanente. Par exemple, si vous avez été un des nombreux malchanceux à avoir investi dans Nortel, il y a quelques années. La faillite de la société a fait disparaitre votre capital à jamais. C’est ce danger qu’on souhaite tous éviter.
On peut y parvenir facilement grâce à deux moyens simples. La diversification et la qualité.
Le fait de posséder des dizaines de titres individuels dans son portefeuille ou via des fonds communs de placement et des fonds négociés en bourse (FNB) réduit fortement les inquiétudes.
En finance, les « filtres de qualité » font référence à des sociétés qui maintiennent leur rentabilité, peu importe les conditions de marché. La direction est solide et a su démontrer sa compétence dans le passé, l’endettement est plutôt faible et le bilan financier est reluisant. Si vous sélectionnez vous-même les actions, vous pourriez éviter les participations dans les titres spéculatifs comme les minières juniors, les nouvelles pousses technologiques ou les entreprises en restructuration financière et la cryptomonnaie. Lorsqu’on ne détient que des entreprises rentables qui versent de bons dividendes, on élimine alors les scénarios catastrophes. On parle alors de « risques calculés ».
Ne pas confondre risque et volatilité
Les autorités de marchés exigent des documents juridiques comme des prospectus et des « Aperçus de fonds ». On va y présenter un tableau qui identifie le niveau de risque du produit sur une échelle comptant 5 grades : Faible – Faible à moyen - Moyen - Moyen à élevé - Élevé
Pour catégoriser le risque, on va se servir des mesures de la volatilité que le titre a subie dans le passé. Par exemple, si un fonds d’actions américaines a connu un rendement moyen depuis 10 ans de +7,2% et qu’annuellement, ses rendements oscillent entre -3,2 et + 17,2% on va dire qu’il a un « écart-type » de 10. Cette notion est importante à retenir, car si vous avez besoin de retirer vos économies d’ici quelques années, vous pourriez subir une année de repli et être obligé de subir alors une perte. Normalement, l’investisseur qui fait preuve de patience n’a qu’à attendre quelques mois et la valeur marchande remontera. Mais parfois, on n’a pas le choix et on est dans l’obligation de retirer des placements dans les pires moments. Comme en 2022. Pour l’investisseur qui a des années devant lui et qui dépose régulièrement du capital dans ses comptes, la volatilité n'est pas un ennui et peut même être souhaitable. Il peut alors profiter des replis des marchés pour acheter au rabais.
L’échelle de risque
Sur une échelle de 1 à 15 (1=risque nul et 15 risque extrême), voici un inventaire simplifié des divers produits selon leur niveau de risque de pertes et gains potentiels.
1. Argent comptant
2. Bons du Trésor
3. Obligations d’état
4. Certificats de dépôt
5. Obligations de sociétés
6. Fonds communs et FNB
7. Actions en bourse de grandes sociétés
8. Biens immobiliers
9. Actions en bourse de petites sociétés
10. Actions de sociétés privées et PME
11. Prêts et crédit privé
12. Métaux précieux
13. Actifs cryptographiques
14. Objets de collection & Œuvres d’art
15. Produits dérivés (options, swaps et contrats à termes)
Je place les produits dérivés au rang des actifs les plus risqués, car il est possible de perdre davantage que son capital. Ces produits ont la possibilité de multiplier les gains… mais aussi les pertes.
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